La Fureur #2 : Nahel, Aya Nakamura & la justice des mineurs
Cette newsletter est féministe et (donc) antiraciste ✊
Au programme de ce numéro 2 :
🏃🏻♀️➡️ Ma Fureur : pourquoi le meurtre de Nahel est un infanticide
🗞️ Actu en furie : Aya Nakamura, Dulcie September & culture du viol
❤️🔥 Ça fait fureur : “Les dossiers oubliés” (Netflix)
🧘🏽 On se pose et on explique : “l’excuse” de minorité
🏃🏻♀️➡️ Ma Fureur : Nahel a été victime d’un infanticide, le dire c’est lui rendre son humanité
Quand les “faits divers” révèlent des faits de société.
Le 6 juin, le parquet de Nanterre a annoncé qu’il renvoyait le policier ayant tué Nahel devant la cour d’assises. Il sera jugé pour meurtre. Tout juste deux ans après, je m’interroge sur un aspect absent des débats autour de ce “fait divers” : si on parle bien d’un procès pour meurtre, pourquoi ne pas utiliser le mot “infanticide” ?
Nahel Merzouk a 17 ans ce 27 juin 2023 lorsqu’il est arrêté au volant d’une voiture jaune. Une témoin filme la scène. On y voit Nahel, au volant, et une autre personne sur le siège passager - on apprendra ensuite qu’une troisième personne se trouvait à l’arrière. Tout à coup, la voiture avance et le policier tire à bout portant sur Nahel, qui s’effondre.
Depuis, les expertises ont montré que le policer n’était pas en danger de mort et qu’il prononce les termes : “balle dans la tête” (“mains derrière la tête” selon l’IGPN). Précédemment, le travail de l’ONG Index avait conclu que le collègue du policier accusé criait également “shoote” (selon l’IGPN, “coupe”). Ce dernier est placé sous le statut de témoin assisté - un statut entre celui d’accusé et de témoin. Les deux agents nient la version des deux témoins qui se trouvaient dans la voiture. Selon les deux adolescents passagers l’un a bien crié “shoote-le”, ils racontent aussi que Nahel a reçu des coups de crosse dans la tête, ce qui lui a fait involontairement redémarré la voiture.

“Un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans”
Ces détails techniques occulteraient presque la raison du procès : Nahel est mort à 17 ans. Selon la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), “un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de dix-huit ans.”
Nahel était donc un enfant.
Nahel n’avait pas encore passé son bac, ne pouvait pas voter, ne pouvait légalement pas boire ni fumer, ne payait pas d’impôts. Nahel habitait encore avec sa mère Mounia. C’était sans doute auprès d’elle qu’il cherchait du réconfort, ou à qui il faisait la gueule quand elle lui demandait de ranger sa chambre. Nahel avait encore tout le loisir de s’amuser, de rêver, de critiquer ses profs, de vouloir les dernières baskets à la mode, de regarder des vidéos YouTube, de jouer à la console.
Nahel n'avait pas 18 ans. Ce qui veut dire, c’est vrai, qu’il ne pouvait pas conduire. Mais dans ce cas, il aurait pu être arrêté, se faire contrôler, placer en garde à vue et faire face à ce qu’on appelle la justice des mineurs. Et dans son cas, il aurait bénéficié d’une atténuation de responsabilité - couramment appelée “excuse de minorité” (voir plus bas la rubrique “On se pose et on explique”). Il aurait pu être condamné à une peine de prison - ferme ou avec sursis - et une amende.
Et quand bien même Nahel aurait refusé d’obtempérer, comme l’expertise le précise, le policier n’était pas en danger de mort et n’avait donc pas à tirer.
“Quand les garçons ne peuvent pas être des garçons”
Pourtant, le policier l’assure, il s’est “senti en danger”. La disproportion de son geste interpelle. Pourtant ses causes probables sont documentées. Lorsqu’il s’agit de personnes racisées, de garçons en particulier, la perception du danger est plus élevée. Les corps des hommes non-blancs sont perçus comme une menace et ce, dès le plus jeune âge.
En témoignent les contrôles au faciès qui les visent. Selon un rapport de la Défenseure des droits publié mardi 24 juin, les jeunes hommes perçus comme “arabes, noirs ou maghrébins” ont 4 fois plus de risque d’avoir été contrôlés au moins une fois par la police que le reste de la population et ont 12 fois plus de risque d’avoir connu un contrôle poussé (fouille, palpation, ordre de partir, etc.). Des statistiques confirmées par la Ligue des Droits de l’Homme. L’ONG estime aussi qu’une personne habitant en “cité ou grand ensemble” a plus de chance de se faire contrôler. Nahel, homme d’origine algérienne vivant à la Cité Picasso de Nanterre, appartenait aux deux catégories.
Dans la même lignée de réflexion, aux États-Unis, la recherche a montré à quel point les hommes afro-américains se voient confisquer leur enfance par une société qui les perçoit dès le plus jeune âge comme une menace. Ce qui fait écrire à Gene Demby le billet “When Boys can’t be boys” (“Quand les garçons ne peuvent pas être des garçons”) publié sur le site de la radio publique américaine NPR. Il cite une étude 2014 dans laquelle des psychologues ont demandé à des officiers de police d’étudier des photos de garçons âgés de 10 à 17 ans. “Les agents percevaient systématiquement les garçons noirs plus vieux que ce qu’ils n’étaient - avec en moyenne un écart de 4,5 ans.” Il ajoute : “Ce réflexe de vieillir les garçons noirs a de sérieuses conséquences (…) y compris de penser que les garçons noirs étaient plus à mêmes de résister à une interpellation.”
On observe le même schéma au Royaume-Uni, comme le relate cet article de Mediapart. Des préjugés déshumanisants qui peuvent s’appliquer aux populations perçues comme arabes, et qui remontent à l’esclavage - on saluait la robustesse des corps noirs masculins dès le plus jeune âge - et à la colonisation - on désignait les populations colonisées comme agressives et barbares.
Pas le droit à “l’erreur de jeunesse”
Dans ce contexte, ces hommes, racisés, n’ont pas le luxe d’être des enfants et a fortiori, des adolescents. Il s’agit d’un biais raciste qui nous a fait oublier qui était Nahel et ce que sa mort représente. Nahel a été traité comme un adulte. On l’a dépeint - à tort - comme un délinquant dangereux. Comme une menace. Comme un individu irresponsable.
Mais est-on pleinement responsable quand on est adolescent ? À 17 ans, je pensais déjà être adulte et pourtant, 12 ans après je réalise à quel point j’étais loin d’imaginer ce que cela signifiait vraiment. L’adolescence est le moment où l’on teste les limites, on transgresse, on fait des conneries. Et pour certains, c’est même une ligne de défense admise lorsqu’ils font face à la justice. L’homme que Clara Achour accuse de viol a ainsi été acquitté. Sa défense ? “Il a 18 ans, c’est un grand dadais maladroit, il est timide, il a subi du harcèlement, et est complexé par son énorme pénis.” (Oui, vous avez bien lu.) Léo Grasset, le YouTubeur accusé de violences par plusieurs femmes a plaidé “l’erreur de jeunesse” (il a 32 ans). Un deux poids deux mesures mortel, littéralement.
Dès lors, appeler le meurtre de Nahel “un infanticide” est nécessaire. Cela permet de l’humaniser, de rappeler qui il était. Nahel n’avait pas 18 ans. Il n’a pas eu le droit d’être un enfant, pourtant il en était un. Et le meurtre d’un enfant, qu’il soit volontaire ou involontaire, c’est un infanticide.
Pour aller plus loin :
Le décompte des infanticides par la journaliste Marie Albert sur son compte Instagram dédié, nous avions collaboré sur une vidéo concernant la mort de Nahel
“Black Children Deserve to Be Children”, Word in Black (7 mars 2023) : un article qui parle aussi bien des garçons noirs que des filles noires sur qui pèsent des attentes d’exemplarité
Ainsi L’Animal et Nous, Kaoutar Harchi, Acte Sud (septembre 2024) : un essai qui m’a bouleversée qui revient sur les processus historiques et sociaux de l’animalisation des personnes racisées
🗞️ Actu en furie : Aya Nakamura, Dulcie September & culture du viol de 7 à 77 ans
L’actualité criminelle brévée avec un œil féministe.
Le féminisme est antiraciste.
Et c’est pourquoi dans cette newsletter on parle du meurtre d’Hichem Miraoui, cet habitant du Vaucluse, tué le 3 juin par son voisin Christophe Belgembe qui nie tout motif raciste. Pourtant, son meurtrier ne se cache pas d’être un soutien du Rassemblement national, et avait publié plusieurs vidéos où il tenait des propos racistes. Le parquet anti-terroriste s’est autosaisi du dossier, une première pour un tel crime. Ce meurtre s’inscrit dans une recrudescence des violences racistes, comme en témoigne le meurtre d’Aboubakar Cissé dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) ou celui de Djamel Bendjaballah.
En parlant de racisme, des peines allant jusqu’à huit mois de prison avec sursis ont été requises contre treize militant-es d’extrême-droite appartenant au groupuscule “Les Natifs”. Ils sont accusés d’avoir déployé une banderole raciste (et sexiste) visant Aya Nakamura. Ils refusaient que la chanteuse représente la France aux Jeux Olympiques. Je vous conseille cet article de Street Press qui résume leur pensée raciste en plongeant dans leurs textos. Le jugement sera rendu le 17 septembre prochain.
L’État face à la justice (oui, encore).
Le 10 juin, la justice a débouté les proches de Dulcie September, militante anti-apartheid tuée à Paris en 1988. Son assassinat n’a jamais été élucidé, et cette procédure avait pour but de faire reconnaître la responsabilité de l’État français dans les dysfonctionnements de l’enquête. Son amie Jacqueline Dérens m’a racontée son combat pour la vérité dans Les Voix du crime.
Le 12 juin, la famille d’une victime de féminicide, Patricia Gomit, a assigné l’État en justice. Cette femme de 51 ans a été tuée par son ex-compagnon en 2022. Elle avait déposé plainte pour violences un mois auparavant… qui fut classée sans suite.
La culture du viol de 7 à 77 ans.
Ils n’étaient âgés que de 12 et 13 ans. Les trois garçons accusés d’avoir agressé et violé Anne*, 12 ans, l’année dernière à Courbevoie (Hauts-de-Seine) avec la circonstance aggravante d’antisémitisme ont été condamnés par le tribunal pour enfants vendredi 13 juin. L’un d’entre eux, trop jeune pour être pénalement responsable, a écopé de mesures éducatives. Les deux autres ont été condamnés à 7 et 9 ans de prison, conformément au principe d’atténuation de responsabilité liée à l’âge (voir ci-dessous la rubrique “On se pose et on explique”).
Le média Disclose a publié jeudi 19 juin une grande enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans la police. Les chiffres sont édifiants de ce #MeTooPolice : 215 agresseurs, 429 victimes, 130 villes concernées. Sur ces 215 agresseurs, 5 ont été condamnés et sont toujours en poste et 47 sont récidivistes. Les victimes sont aussi bien des collègues que des femmes venues elles-mêmes porter plainte. Certains de leur témoignages sont disponibles sur Libération, comme celui d’Armandina. Le vertige d’une culture du viol qui imprègne même l’institution censée protéger les victimes.
Une culture du viol qui concerne les 7 à 77 ans : c’est ce que dénonce le collectif de victimes de Joël Le Scouarnec. Après la condamnation du chirurgien à 20 ans de prison sans rétention de sûreté (voir numéro précédent de la newsletter), une cinquantaine de personnes se sont regroupées dans ce collectif pour “faire bouger les lignes” : mettre en place un meilleur accompagnement des victimes de violences sexuelles et notamment des enfants, mais aussi agir pour que les prédateurs ne puissent plus sévir dans la même impunité que Le Scouarnec.
La bonne nouvelle au milieu de tout ça, c’est que le Sénat a voté l’intégration du non-consentement dans la définition pénale du viol ! Qu’est-ce que ça change ? Pour tout comprendre vous pouvez lire (ou écouter) les explications de ma collègue Cindy Hubert.
La Fureur en parlait :
La présidente de la Cour d’Assises du Tarn a refusé les nouvelles fouilles demandées par une avocate de partie civile dans l’affaire Jubillar
L’autopsie d’Agathe Hilairet a révélé que son corps a été déplacé post-mortem, ce qui accrédite la piste criminelle
L’État a été condamné pour “faute lourde” dans l’affaire du féminicide de Nathalie Debaillie en 2019. Ses proches ont tout de même décidé de faire appel, estimant que le montant des indemnités n’est pas assez élevé.
❤️🔥 Ça fait fureur : Les Dossiers oubliés (Netflix)
Le “true crime” fait fureur, à tort ou à raison ?
Le week-end dernier, je vous ai demandé votre avis sur Instagram pour cette rubrique… et j’ai dû trancher seule étant donné les résultats très serrés ! C’est donc de la série Netflix Les Dossiers oubliés (Department Q en VO) dont je vais vous parler ; l’histoire de Carl Morck (Matthew Goode) flic écossais mis au placard dans un département destiné aux cold case, les affaires non-élucidées. Contraint de choisir un dossier à médiatiser, il décide de réouvrir le dossier d’une procureure disparue depuis 4 ans, Merritt Lingard (Chloe Pirrie).
La série créée par Chandni Lakhani et Scott Frank (Le Jeu de la Dame) est une adaptation d’une série littéraire danoise est longtemps restée top 1 de la plateforme de streaming. Peu étonnant pour une production policière aux allures de thrillers : on aime les mystères (et l’accent écossais des acteur-ices). Je l’ai regardée d’un oeil diverti mais aussi alerte ; comme vous l’aurez deviné, je ne peux m’empêcher d’analyser ce type de scénario à rebondissement qui fait écho à la réalité.
Dans la scène d’ouverture, par exemple, on comprend que Merritt Lingard est avocate générale (elle représente la société) au procès de Graham Finch, un homme d’affaires réputé. Il est accusé d’avoir tué sa femme, infraction qu’il nie en plaidant qu’il s’agit d’un accident. Ce scénario fait penser à deux affaires belges : celle du féminicide de Charlène Grosdent (vous pouvez écouter Les Voix du crime sur cette affaire) et celle qui a impliqué l’homme politique Bernard Wesphael.
Dans la première affaire, le mari de la victime a lui aussi plaidé l’accident domestique avant d’être rattrapé par l’autopsie de sa femme - il a été condamné puis s’est retrouvé en cavale en Espagne. Dans la seconde, Bernard Wesphael a été acquitté après avoir été accusé d’avoir tué sa compagne Véronique Pirotton : cette affaire est relatée dans la série Netflix Soupçons, Les Dessous de l’affaire Wesphael. Bernard Wesphael a bénéficié du doute de la cour. Sa défense reposait entre autres sur l’instabilité psychologique de sa compagne décrite comme suicidaire. Selon lui, elle a mis fin à ses jours, il ne l’a découverte inanimée qu’après sa mort.
Ce début m’a attrapée : intéressant de se dire qu’un homme accusé de féminicide aurait pu s’en prendre à l’avocate générale qui voulait le faire condamner… mais que nenni. La série tient certes en haleine, mais elle tombe dans un écueil trop courant : celui de la pathologisation du crime.
*ATTENTION SPOILER APRÈS CETTE PHOTO*
*SPOILER À VENIR*
Bien que la piste d’un complot politico-financier destiné à faire taire Merritt Lingard soit évoquée, un plot-twist vient tout faire basculer. Finalement, il ne s’agit pas d’une affaire de domination d’hommes puissants sur une femme isolée mais du délire psychopathique d’un personnage du passé. Lyle Jennings (Kai Alexander), présenté comme psychopathe interné dans l’enfance, retient otage Merritt Lingard depuis 4 ans pour une histoire de vengeance personnelle… Sa mère et complice, est elle aussi représentée comme souffrant d’un trouble mental. Le duo de criminels coche les cases de “méchants” dans toute leur splendeur, bien loin de la réalité du crime.
En France par exemple, la fondation Fondamental qui lutte contre les préjugés visant les personnes atteintes de troubles mentaux rapporte qu’il n’y a aucun lien criminogène entre trouble mental et violences. Ainsi, pour les homicides, les malades mentaux représentent entre 1 criminel sur 20 et 1 criminel sur 50. Par ailleurs, les personnes présentant des pathologies psychiatriques sont bien plus enclines à être victimes de violences que d’en être les auteur-es.
Il y aurait bien plus de choses à raconter sur cette série, comme le profil du policier syrien au passé trouble ou le personnage de Rose qui n’hésite pas à dénoncer la misogynie de ses collègues flics… mais cette newsletter serait trop longue et en bonne journaliste, j’ai décidé de maintenir mon angle 🥲
🧘🏽 On se pose et on explique : “l’excuse” de minorité
Pour bien comprendre de quoi on parle.
Le 13 juin, deux bourreaux d’Anne*, âgés de 13 ans au moment des faits, ont été condamnés respectivement à 7 et 9 années de prison. Ils étaient accusés entre autres, d’avoir violé, agressé et injurié l’adolescente de 12 ans avec un motif antisémite : ils lui reprochaient d’être juive et de leur avoir caché sa religion dans le contexte de la guerre à Gaza.
À l’époque, le Premier ministre Gabriel Attal s’était ému de ce crime atroce et avait proposé de revenir sur “l’excuse de minorité” pour les infractions commises par des mineurs. Depuis, cinq articles de sa proposition de loi - déposée en tant que député - ont été censurés par le Conseil Constitutionnel… dont celui sur “l’excuse de minorité”. Mais c’est quoi cette “excuse” de minorité ?
D’abord, en termes pénaux on parle “d’atténuation de responsabilité”. Il ne s’agit pas “d’excuser” l’infraction pénale commise par un mineur, mais de considérer que, du fait de son jeune âge, l’accusé ou le prévenu ne peut être tenu responsable de son crime au même titre qu’un adulte. La peine prononcée ne peut ainsi pas excéder la moitié de ce qu’elle serait pour un majeur - et 20 ans s’il s’agit d’une condamnation à la prison à perpétuité. Il s’agit de privilégier des mesures éducatives pour limiter la récidive qui, on le sait, n’est pas évitée par l’incarcération. Par ailleurs, cette atténuation de responsabilité peut être levée pour les adolescents à partir de 16 ans sur décision du juge.
La proposition de loi de Gabriel Attal proposait “d’inverser” l’excuse de minorité en l’érigeant en exception et non plus en règle. Un principe jugé inconstitutionnel par les Sages (oui c’est comme ça qu’on les appelle) : selon eux, l’article méconnaissait “le principe de l’atténuation de la responsabilité pénale des mineurs en fonction de l’âge, qui est une exigence constitutionnelle”.
Le troisième bourreau d’Anne a été condamné à une mesure éducative de cinq ans avec obligation de soins et un placement en foyer. Âgé de 12 ans au moment des faits, il ne pouvait pas être considéré responsable pénalement : la majorité pénale en France est fixée à 13 ans. En-deça, seules des mesures éducatives peuvent être prononcées.
Dans ce cas de figure, la loi Attal prévoit un nouvel outil qui facilité la caractérisation du délit de soustraction d’un parent à ses obligations légales qui découle de l’exercice de l’autorité parentale. En clair : si un-e mineur-e commet un crime ou plusieurs délits en lien direct avec une défaillance d’autorité parentale, ses parents pourront être tenus responsables et condamnés à une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. L’idée est de “responsabiliser les parents”… Si vous voulez en savoir plus, l’ensemble du texte est disponible ici à la lecture.
C’est tout pour le mois de juin, au mois prochain pour plus de furie ! 🔥
Marie
*Le prénom d’emprunt de la victime dans les médias
👋🏽 C’est la fin de ce numéro de La Fureur ! Ce que j’écris n’est pas une science exacte, alors n’hésitez pas à me contacter pour me partager vos remarques, vos questions, me faire part d’éléments que j’aurais oubliés, me suggérer du contenu… (ou tout simplement me dire que cette newsletter est géniale, ça me va aussi). Je suis joignable sur Instagram ou via le bouton ci-dessous !